En si bon chemin… vers Compostelle
Le marcheur n’est pas un être social ; l’objet de son regard n’est pas d’apprécier ce qui lui est semblable, ses yeux ne s’arrêtent pas sur ce qui est droit devant mais sur ce qui est droit au-dessus. Et s’il est nourri de mille petites choses, s’il est attentif aux mille petits pièges du chemin qui pourraient accentuer sa fatigue, ce sont autant de tremplins avec lesquels il joue pour considérer le monde.
Léo Gantelet est de ceux-là. Lorsqu’il décide, un beau soir, de partir à pied pour Compostelle, son choix n’est motivé par aucun argument rationnel. Pourtant quelques mois plus tard, de Seynod près d’Annecy à Compostelle, sur 1900 km, 30.000 fois par jour pendant près de 90 jours, un de ses pieds passera devant l’autre. Qu’est-ce qui fait « tenir le coup » à un marcheur « de l’âme » qui n’est pas un marcheur « en son corps » ? Un fragment de réponse est sans doute dans ces quelques mots : « Ce n’est pas moi qui marche, c’est le chemin qui glisse ».
Quel culot ! de la part d’un Léo Gantelet qui prend ainsi la dimension de l’Homme, « fragile au milieu de tant de démesure », dans un livre débordant d’humanisme, d’humour et d’émotions.
Cette nouvelle édition est enrichie d’une nouvelle préface, de photographies, d’une relation du chemin de Gillonnay à Arles effectué ultérieurement à la première édition et d’un vade-mecum du pèlerin.
(l’ouvrage est aussi disponible en russe : Такая приятная дорога…в Компостель)
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