Fernand Terrier

Dire que Terrier est sculpteur, comme d’autres sont employés, secrétaires ou comptables, serait mal placer le propos. Il est plus approprié de dire que Terrier est sculpteur comme d’autres sont gauchers ou ambidextres. C’est une question d’être et non de devenir. Sa première œuvre se dilue dans son enfance et si vous lui rendez visite à l’improviste, vous le trouverez, à chaque fois, penché sur une forme, une couleur, une texture différentes. Voilà sa manière de respirer.
S’il ouvrage le bois ou d’autres matériaux plus tendres lors de stages qu’il organise régulièrement, sa préférence va à la pierre avec laquelle il alterne réalisations monumentales et de taille plus réduite. La poésie des noms même des pierres qu’il choisit doit sans doute intervenir dans l’œuvre, qu’il suffise d’en citer quelques-uns : pierre de Lens, marbre de Cornigian, pierre d’Estaillade, petit granit belge, pierre de Chassagne rosé, marbre blanc de Carrare, pierre de Jaumont, marbre noir de Sixt… marbre du Pentélique.
[…] Égréner ici les nombreux symposiums nationaux et internationaux, collections privées et publiques où Terrier est présent […], expositions, prix qui jalonnent son parcours, est hors de propos. Écoutez-le parler sculpture, effleurez l’une de ses œuvres, ses créations feront appel à toute votre sensibilité, pour peu que vous lui donniez libre cours.

Bernard Paccot, extrait de Terrier, la pierre est un miroir, Éditions Rossat-Mignod, 2003

Les œuvres de Fernand Terrier